Chutes dans l'escalier
L’ouïe revient. Le carillon marque les heures, minuit tinte. Le livre sous les doigts chuinte. Il aime, au dîner, choquer un peu le verre contre la faïence de l’assiette. Le soir d’été est une pavane d’insectes, de vols qui froissent l’air, de reptations, de déplacements. Il entend enfin le travail spasmodique de ses propres intestins. Et la chatte, qu’il croyait rétive, obéit, en vérité, par de brefs abois, à l’appel de son nom. Certes, tous les nerfs, couverts d’hématomes, tardent à guérir ; un tollé, dans la rue, affole aussitôt le cœur, l’estomac saute sur le foie. Peut-il même avouer que, se coupant le souffle, il écoute au mur, en guise de syndrome. Selon lui, la maison oscille encore du tintamarre que les gens affreux d’à-côté faisaient sans cesse. Cris suraigus, insultes tous azimuts, clairon, cor de chasse, bris de verre, sexualité des ivrognes, bagarres entre eux. Et, grâce à dieu, chutes dans l’escalier.